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Entre Haneke et Louvin.. |
Billings, Montana. Le Nord des États-Unis. Un retraité, blasé, alcoolo, peu bavard, incapable de dire non à la moindre demande de service, et de moins en moins apte pour quoi que ce soit, commence légèrement à perdre pied. Il semble avoir besoin de se raccrocher à quelque chose, un truc qui aurait au moins l'avantage de le tirer loin de sa femme (on ne peut plus gueularde). Il a été entendu et reçoit une de ces "belles" lettres vous informant que vous êtes l'heureux gagnant de tel ou tel tirage au sort. On est d'accord, normalement, personne ne prend la peine d'ouvrir ce genre de lettres car tout le monde sait qu'il s'agit de combines marketing, voire d'arnaques. Lui, il s'en fout, il fonce, prêt à tout pour changer d'air, et un peu naïf aussi. Pris de pitié et plutôt libre, un de ses fils décide de l'accompagner jusqu'à Lincoln (Nebraska), où il doit récupérer son dû.

Dans un premier temps, il y retrouve son frère, ses neveux (comparables aux crétins que l'on retrouve dans certains films des frères Coen) et sa belle-sœur qui, eux, vivent là-bas depuis toujours et n'auront, au fond, connu que l'ennui profond de ce coin paumé. En effet, le temps et la désindustrialisation aidant, Hawthorne, du moins comme elle est (très bien) filmée par Alexander Payne, fait davantage penser à une maison de retraite géante, pleine de vieux (cons ou pas), d'histoires, et bien fournie en boissons (pour passer le temps qu'il reste).
Puis, le temps du séjour, le personnage interprété par Bruce Dern (prodigieux, et bien plus convaincant que les autres vieux à la mode comme Clint Eastwood par exemple) va, petit à petit, reconstituer son passé, les drames de son enfance (son frère est mort de la scarlatine alors qu'il n'avait que deux ans) et les faire découvrir, même si c'est plutôt malgré lui, à son fils.

Une belle intensité. Un vrai beau film.
En vrac, quelques bons passages : le dentier, le compresseur, le règlement de comptes, la rencontre avec les neveux, la scène du bar pendant laquelle Bruce Dern explique à son fils les circonstances de sa naissance, le cimetière (et les histoires de fesses de la maman), quand ils récupèrent le prix, bref quasiment toutes les scènes. Un film déjà culte pour moi.
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