Des Morceaux de Moi (Nolwenn Lemesle)

L'enjeu majeur, ici? Voir un autre film dans lequel apparaît Adèle Exarchopoulos (le deuxième pour moi). Une vraie curiosité, des interrogations, et surtout pas mal d'attentes. Voir ce que ça donne, ce qu'elle propose sans Kechiche.
Alors, d'abord le film en soi : assez agréable, et même intéressant et profond par moments, avec de bons acteurs (Tchéky Karyo, Zabou Breitman), de la bonne musique (Troy Von Balthazar). 

Le Premier Jour du Reste de ta Vie est clairement devenu un concept. Ici aussi, on y repense souvent. Quelques fois, c'est très bien fait, comme par exemple dans cette scène où Tchéky Karyo, le patriarche, rentre à la maison saoul, mais joyeux. "Je vais baiser ta mère!! Dans son caveau!!" : on sourit de bon cœur, alors que c'est globalement dramatique. Ou lorsqu'il fait le zouave au point de tomber à l'eau devant deux de ses "femmes" hilares. D'autres fois par contre, et notamment les scènes avec les jeunes, c'est sans grand intérêt.

Zabou Breitman, qui joue le rôle d'une mère de famille indifférente, en colère, et usée par la maladie, touche beaucoup. Un personnage essentiel. Un personnage chargé en égoïsme, qui a le don de ramener sa maladie au centre de toutes les discussions et querelles de famille. Un personnage qui, de fait, interpelle et touche du doigt quelques questions délicates : quelle place pour les enfants, pour le mari? Faut-il tout lui pardonner (ses humeurs, ses excès,...)? 

Précieuse Zabou Breitman...

En ce qui concerne Adèle Exarchopoulos, les premières scènes et répliques déstabilisent. Comme si elle ne pouvait qu'être Adèle de la vie d'Adèle.. Dans ce film, elle fait davantage garçon manqué et son caractère naturel (énervée, selon moi) prend beaucoup de place. Puis, on s'y fait, on l'accepte comme ça, avec son accent du nord, son ton agressif, ses "putain" répétés. Et puis, dès qu'elle doit se laisser aller (scènes de colère, de pleurs, de conflits), on retrouve tout ce qui a fait d'elle une star. Elle est juste un peu moins charmante, car beaucoup moins soumise que dans la vie d'Adèle. Elle n'est pas amoureuse non plus. Elle est moins douce. Mais, encore une fois, elle donne beaucoup.