On suit en effet le destin tragique de deux frères que la cité Nordvest de Copenhague a déjà pas mal esquintés. Une mère célibataire, une petite sœur, pas une thune, on pense forcément à la famille Vinyard (American History X). On imagine d'ailleurs très bien que les drapeaux nazis puissent être la prochaine étape.
Casper, l'aîné, est le plus débrouillard. Il récupère des bibelots dans les belles villas de la capitale et tente tant bien que mal d'en tirer un bon prix. Il faut dire que Jamal, le receleur (et caïd) du coin, de ce côté là, ne l'aide pas des masses. Il prend même un malin plaisir à l'arnaquer. La petite victoire d'un pauvre type. Mais on sent que ces petites humiliations, régulières, frustrent notre apprenti fantôme. Il est jeune, revanchard et dur. Il encaisse mais n'oubliera pas. Il compte bien, un jour, se faire un nom et obtenir son indépendance. C'est le projet.
Andy, son frère, a priori plus fragile, agit toujours avant de réfléchir si bien qu'il est rarement loin des embrouilles. On le cherche, il répond. Jeune et un petit peu con.
Par la force des choses, les deux vont se retrouver liés à un ancien taulard en pleine réinsertion : trafic de drogues, prostitution. Une terreur.
Cette rencontre, d'abord providentielle, leur permettra "d'exister" : l'argent coule à flots, la drogue est là et gratuite, les soirées, les courtisanes sont comblées. Ils ont tout. Et Jamal ne peut que s'écraser. Trop petit.
Mais, dans un tel film, ce genre de veine ne peut qu'être éphémère. Ici, pas de success story, c'est scandinave. Les gens de ce milieu sont fiers, ont un certain égo; l'envie n'est pas loin, tout comme la jalousie. On rend les coups, on se venge, c'est l'escalade.
Une courtisane qui pose ses règles : pas un mojito pour deux, chéri.. |
Les longues scènes liées au meurtre sont elles aussi de belles réussites. Elles rappellent Ken Loach par moments (Looking for Eric). Bon film.
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