Un beau synopsis,
mais c'est tout. Alors que l'ex « belle et/car naturelle »
Sophie Marceau exhibe ses dernières retouches, Cluzet abuse des
sourires (mauvaise idée). Un coup de foudre, une histoire d'amour
impossible. Ils se rencontrent au mauvais moment. Il est marié, elle
est disponible. Ils ont tous les deux des enfants. Ils vont essayer
de résister. Il est assez raisonnable même s'il aime rêver. De
l'importance des choix de vie. Trop léger malheureusement. Les vrais
sujets (la femme manifestement cocue qui ferme les yeux notamment) ne
sont que survolés. Un passage intéressant : quand les deux
descendent de leur nuage car peuvent enfin consommer leur amour ;
alors, tout devient lent, ils sont hésitants, timides, comme
refroidis. Bonne idée, mais mauvais film.
Blue Ruin (Jérémy Saulnier)
Ambiance flippante,
sourde, intense. Il va se passer quelque chose, mais on ne sait pas
encore quoi. Le mec fait clodo, vit dans sa bagnole, bouffe quand il
peut. Il a renoncé et on se dit : la mort l'a oublié, dommage.
Et puis, la police lui apprend que le meurtrier de ses parents vient
de sortir de prison. On comprend mieux. Le mec change la batterie de
son tas de ferraille, récupère un flingue scellé et file comme un
aigle sur les routes américaines. Il est requinqué, bien décidé à
liquider l'enfoiré qui a bousillé sa vie.
Problème : il
n'est pas manuel pour un sou. On le verrait bien dans un film des
frères Coen (maladroit, naïf, gentillet). Le film, c'est un peu
ça : une ambiance lourde, digne du Shotgun Stories de
Jeff Nichols, avec des personnages un peu foufous. La scène de fin,
quand il observe le reste de la famille écouter le message vocal,
puis lorsqu'il les confronte, est absolument géniale. Bon film.
Libre et Assoupi
(Benjamin Guedj)
C'est gentillet mais
pas très intéressant. Baptiste Lecaplain semble enfermé. Un ce
rôle d'éternel étudiant, un peu autiste, très déconnecté. On en
oublierait presque que c'est un comique de talent. Un idéaliste, un
naïf, un gamin content de lui, comme on l'était à son âge sur
plein d'autres sujets.
On s'ennuie pas mal,
on sourit rarement, malgré quelques bonnes idées (le coloc qui
pique les idées dans le journal intime, cette mère de famille
bosseuse qui prend à parti le héros au parc parce qu'il est là,
assis, à lire, alors que les autres bossent, l'ours, le vendeur de
lits,…). Bof bof.
Barbecue (Eric Lavaine)
Les Petits
Mouchoirs version pas chère. Les mêmes thèmes (on retrouve
aussi ceux du Coeur des Hommes), les mêmes problèmes
existentiels. Que valent notre vie, nos habitudes, notre petit
confort ? Les non-dits, l'amertume, tout ça. On se supporte, on
s'aime par habitude. On fait avec, c'est plus simple. On blesse
personne. Bon, ici, c'est bien gnangnan, avec cette voix-off (celle
de Lambert Wilson) omniprésente, toujours là pour nous recadrer et
expliciter le déjà très explicite. Tout est prévisible : on
sait que ça va péter à un moment (l'auteur appuie très fort sur
le papa je m'enfoutiste, sur le copain insupportable de lourdeur,
etc..), que des couples vont exploser alors que d'autres vont se
reformer,…
Dubosc et Foresti
sont bien. Le reste, on s'en fout un peu.
Supercondriaque
(Dany Boon)
Insupportable Dany
Boon. Ses mimiques, son humour bas de gamme, sa mise en scène
vieille France, ses cris,… Supercondriaque parle d'un sujet dont on
a déjà trop parlé, qui ne laisse pas trop de place à
l'imagination (pour Dany non plus). Tout a déjà été dit
là-dessus, au moins sur TF1, dans « C'est mon choix » ou
sur NRJ12. Pour ce qui est de l'histoire, il a choisi le quiproquo.
J'aime pas ça, surtout avec ce style très grossier. Ah, et c'est
mal écrit aussi. Vite fait, mal fait.
Comme un Lion (Samuel Collardey)
Un film intéressant
sur le football et sur la dureté de la vie aussi. Un jeune
Sénégalais est repéré par un agent camerounais qui l'envoie à
Paris après avoir délesté sa grand-mère des quelques billets
qu'il lui restait. Il passe la douane de justesse mais sent très
vite qu'il va bien galérer. Le contrat promis s'éloigne chaque jour
un peu plus. Bien que talentueux, il s'est fait arnaquer et se
retrouve tout seul dans une banlieue parisienne. Pris en charge par
les services sociaux, il file à Sochaux. Là-bas, il va enfin
trouver un club. Un petit club de rien du tout, entraîné par une
ancienne gloire du coin dont le seul vrai talent aura été de ruiner
tous les espoirs placés en lui. Il boit, vit seul. C'est un mec
vexé, en colère, pressé d'en finir. Seuls son équipe et le foot
le maintiennent éveillé.
Un bon film,
touchant, servi par de bons acteurs (Marc Barbé, génial, comme
d'habitude) et de bonnes idées. La scène du mariage (le contraste,
sa chemise trop boutonnée et débraillée , ses yeux perdus),
cette femme noire qui prend le jeune en main, le côté inadapté du
jeune africain fraîchement débarqué de son Afrique simple, joyeuse
et directe.
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